GRAND ENTRETIEN AVEC ALAIN FARINE, AOP-IGP

Depuis un quart de siècle, le consommateur peut bénéficier d’une aide précise et précieuse pour manger sain et échapper à la standardisation des goûts. Il lui suffit d’être attentif lors de ses achats et de s’intéresser aux sigles AOP et/ou IGP. AOP pour Appellation d’origine protégée et IGP qui veut dire Indication Géographique Protégée. Ces sigles s’appliquent à l’alimentaire et son reconnus et contrôlés dans toute l’Europe et au-delà.
Avec la prolifération des allergies, l’angoisse face aux cancers et aux AVC qui se multiplient, le rejet de la malbouffe et l’initiative italienne du slow food, une sensibilisation aux produits sains se manifeste. Très lentement dirons-nous, car l’industrie agroalimentaire continue de faire florès et chacun sait qu’il est plus facile de vite acheter un hamburger ou autres nuggets, kebabs, donuts, j’en passe et des meilleurs, que de rentrer chez soi et cuire un saucisson ou préparer un beau plateau de fromages de qualité. Cela dit, sa santé vaut bien un effort, même si ce n’est pas tous les jours. Mais qu’est-ce qu’une AOP ou une IGP et comment l’obtient-on ?
Alain Farine est depuis 2007 le directeur de l’association suisse des AOP-IGP qui regroupe 23 filières pour 37 appellations. Qui est-il ? Comment est-il arrivé à ce poste qu’il occupe depuis 17 ans ? Il est Jurassien et cela s’entend au premier mot.

Un vrai Jurassien ?
Oui, je suis né et j’ai passé mon enfance à Moutier, et je me suis battu pour que cette ville rejoigne le canton du Jura. Mes études, je les ai poursuivies à Bienne puis j’ai un peu complexifié ma vie en prenant la décision, en tant que seul élève sur 6 classes, de suivre mes études d’ingénieur agronome à Zurich alors que mon allemand scolaire n’était de loin pas la branche qui me distinguait.
D’où vient votre goût pour le goût ?
Ah ça, j’ai toujours aimé bien manger de tout. Goûter, découvrir, socialiser autour d’une table. Gosse j’allais en vacances chez des parents qui avaient une ferme, c’était un petit paradis pour moi. C’est là aussi que j’ai donné une orientation à mes études. J’aurais pu m’intéresser à la sylviculture, mais finalement j’ai suivi la filière d’ingénieur agronome. Pendant et après mes études, je suis parti en Amérique du Sud et me suis senti très bien dans les Andes. Si j’y avais trouvé un emploi, par exemple dans la coopération, je pense que je serais resté pour y vivre un certain temps. Quand on est actif dans des contrées démunies, on peut apporter des améliorations importantes avec peu de chose, ce qui est valorisant.