HISTOIRE, NATURE ET CONVIVIALITÉ SE TUTOIENT À SION

Trop longtemps réduite à l’image d’une escale vers le ski et les résidences secondaires d’altitude, la capitale valaisanne met en lumière les diverses activités organisées autour de son riche patrimoine et de son terroir. Des atouts qui séduisent un nombre croissant de gastronomes et hédonistes. Sion : une destination « onze étoiles » où il fait bon vivre et séjourner.

« Voilà bien une ville si généreuse et authentique qu’elle défie les modes.
Elle se niche dans un coin reculé – et autrefois pauvre – du sud de la Suisse, les célébrités s’y pressent désormais pour siroter leur cocktail au champagne dans une discothèque chic », s’enthousiasme un célèbre guide touristique anglo-saxon. Il serait dommage de ne voir en Sion que la ville aristocratique par ses grandes familles et cosmopolite par un bon quart de sa population. Elle mérite qu’on s’y attache au-delà de Valère et Tourbillon, ses deux collines emblématiques. La première abrite de véritables joyaux : un rare jubé médiéval et le plus ancien orgue jouable au monde (1390). De grands maîtres font vivre ce vénérable instrument lors d’un festival dédié à la musique ancienne. À cela s’ajoute une collection d’objets rares : peintures, sculptures, pièces d’orfèvrerie, textiles. Ce patrimoine exceptionnel illustre un millénaire d’histoire. Tourbillon fut quant à elle construite au XIIIe siècle. Elle servait de résidence d’été à l’Évêque, jusqu’au terrible incendie de 1788 qui la détruisit. Au sein de ses ruines crénelées s’élève encore, bien conservée, la chapelle Saint-Georges et Saint-Grat, décorée de deux cycles de peintures.

DE LA CHAIRE À LA BONNE CHÈRE

Sion ne se visite pas seulement pour la beauté de ses trésors patrimoniaux, mais aussi pour ses plaisirs gourmands qui ravissent les amateurs de gastronomie. La ville regorge d’initiatives qui mêlent découvertes culturelles et délices des sens, promettant de belles expériences. Le site internet sionwine.ch se positionne comme une référence pour les passionnés de vins et de gastronomie. Ce portail original recense des animations et expériences pour découvrir le meilleur de l’œnotourisme à Sion. Voici trois initiatives pour une immersion dans l’univers de l’œnotourisme sédunois.

Sion & Wine Tour

Le Sion & Wine Tour, récompensé par le Prix Suisse de l’œnotourisme en 2019, a été imaginé pour créer un heureux mariage entre découvertes historiques et œnologiques. Toute l’année, il propose une balade à pied, animée par un guide dans le cœur historique de la ville. Le parcours inclut même des monuments habituellement fermés au public (Tour des Sorciers, thermes romains). Chemin faisant, on déguste cinq vins et une assiette valaisanne. Les départs ont lieu du lundi au samedi à 10h, 15h15 et 17h à l’Office du Tourisme. Durée 2h.

La Balade des Divins

Ce concept de l’Association des Encaveurs associe les vieilles pierres aux saveurs. L’idée est attrayante pour les sorties d’entreprises ou les agapes entre épicuriens. Elle combine un repas du terroir et la dégustation d’une dizaine de crus locaux (plus quelques bouteilles « historiques »). Des guides viennent commenter le capital architectural sédunois. Dès 10 participants, durée 4h.

Sur les traces des Dames de Sion

C’est une autre invitation à se balader dans les rues de la vieille ville, y comparer sept vins et savourer un mets typique, en référence à un vin prestigieux des Fils de Charles Favre. Il porte le nom de Hanny Favre, surnommée « la Dame de Sion ». Ce vin incarne la passion, la tradition et l’héritage de cette grande figure du Valais viticole. Cette activité d’une durée de 2h30, a lieu toute l’année, dès 6 personnes et jusqu’à 20 personnes, du mardi au samedi, de 10h à 16h.

VIEILLE VILLE

Comptant parmi les mieux conservées de Suisse, la vieille ville est le véritable cœur battant de Sion. Parcourir ses ruelles étroites qui grimpent en direction des châteaux et des musées, flâner entre ses boutiques, ses restaurants et ses terrasses est un petit bonheur. Surtout qu’avec le retour des beaux jours, spectacles et concerts rajoutent encore au plaisir. Pour les amoureux d’histoire, 14 panneaux balisent une balade urbaine de 2,5 km permettant de découvrir, en un peu plus d’une heure, les secrets du bourg. Consciente de la valeur de ce patrimoine, l’Association des habitants de la vieille ville a renoué avec la tradition du marché. Tous les vendredis, de 8h à 14h et par tous les temps, les rues et ruelles accueillent ainsi produits du terroir et artisanat. Et durant toute la journée du vendredi Saint, le Grand Marché de Pâques s’étend à d’autres rues, transformant le marché en authentique événement.

SION ET LES ARTS

Pourtant, c’est bien à Sion que l’Académie de Musique Tibor Varga reçoit chaque année des étudiants du monde entier pour y perfectionner la pratique de leur instrument sous la houlette de professeurs issus de prestigieuses hautes écoles. Des concerts gratuits des master classes mettent en lumière les talents de demain. Et saviez-vous que le Port Franc – salle dédiée aux musiques actuelles – affiche chaque saison plus de 30 concerts d’artistes de partout, et que les Schubertiades continuent de séduire les amateurs de musique classique ? Propriété de la Bourgeoisie de Sion, la Maison du diable (espace culturel de laFondation Fellini) présente des expositions sur l’œuvre du réalisateur et les mouvements du cinéma. Elle accueille également des photographes internationaux en lien avec le 7e art.

TOUT D’UNE GRANDE

Comment définir l’esprit d’ouverture et le caractère chaleureux des Sédunois ? Interrogé sur cette question, le hockeyeur valaisan Nico Hischier (NHL/ USA) explique : « Nous sommes ouverts, toujours prêts à faire de nouvelles rencontres. On n’a pas besoin d’être ami avec tout le monde, mais c’est important d’écouter les autres, de prendre en compte leurs opinions ». En fait, ce Valais que d’aucuns croient fermé a toujours été ouvert sur le monde, un lieu de passage entre le Nord et le Sud de l’Europe. Les annales sédunoises le rappellent, qui conservent de précieux documents. Parmi ceux-là, un traité de 1657 signé par le marchand, banquier, politicien et richissime Valaisan Gaspard Stockalper et… le roi de France Louis XIV. On a aussi gardé une pièce signée par Napoléon et par Talleyrand en 1806 ; ou encore un message de 1527 envoyé par François Ier à Georges Supersaxo au sujet d’un report de dettes. Curieusement, cette métropole qui dispose d’un aéroport et qui s’enorgueillit légitimement de ses musées, festivals de musique, théâtres et autres lieux d’art contemporain n’est pas prioritairement perçue comme destination culturelle, à l’instar de sa voisine Martigny (merci, Monsieur Gianadda !).

Partenariat éditorial avec Sion Tourisme