Le kaléidoscope colombien

Pays de Botero et de Shakira, la Colombie attire de plus en plus les voyageurs suisses en quête d’horizons nouveaux. Un engouement qui surfe sur l’allergie au surtourisme et l’appel des grands espaces.
«Mais vous ne craignez pas de vous faire enlever ou détrousser?», question récurrente lorsque vous évoquez un projet de voyage vers la Colombie… Difficile de pourfendre les idées reçues. Le marketing touristique a-t-il raison d’avancer que la destination est désormais sans soucis?
«Oui, la situation est stabilisée; on peut désormais explorer les zones touristiques sans danger… à l’exception de certains traquenards pouvant survenir de manière ponctuelle-ici comme ailleurs-surtout si l’on s’expose inconsidérément», affirme David Siegrist, un Helvète établi à Carthagène des Indes (voir encadré).
MELTING-POT
Avec ses 1 140 000 km2-soit plus de deux fois la taille de la France-ce vaste territoire offre une incroyable diversité de paysages: on y passe presque sans transition de la jungle humide aux frissons de la Cordillère, des touffeurs du désert aux plages paradisiaques, des plantations de café aux vestiges coloniaux. En prime, la gentillesse (souvent vérifiée) d’une population de 52 millions d’âmes, parmi les plus serviables et accueillantes du monde.
Gero Monteil, un Français tombé amoureux de San Agustín-l’un des sites majeurs du tourisme colombien-n’affiche aucun regret d’y avoir pris racine: «Quand je compare ma qualité de vie aux échos qui me viennent de Paris, je me dis qu’il n’y a pas photo», commente-t-il en souriant. Et de nous entraîner dans un incroyable décor de Far West, composé de monumentales formations de grès rose et rouge, de canyons et de cactus, sous un soleil de plomb (jusqu’à 50°C, en été).
«Il y a une cinquantaine de millions d’années, ce désert de la Tatacoa était un éden verdoyant. Aujourd’hui, les conditions atmosphériques en font un site privilégié pour les observations astronomiques nocturnes», précise Gero en prélevant un fossile de cet environnement minéral. Chèvres et iguanes feignent d’ignorer ce petit larcin.
SAN AUGUSTIN
«Perché à 1730 m d’altitude à la pointe sud de la cordillère orientale, San Agustín n’est pas qu’un accueillant village traditionnel, c’est aussi un territoire idéal pour la pratique du rafting à sensations fortes sur le Río Magdalena. À pied, à vélo ou à cheval, les possibilités de randonnée semblent illimitées», souligne Mélodie Muylaert, spécialiste de l’Amérique latine chez Tourisme pour Tous.
Mais si l’on s’arrête dans la région, c’est surtout pour explorer sa zone archéologique, la plus vaste nécropole au monde, avec ses vestiges d’une communauté disparue bien avant l’arrivée des Espagnols. «Ce parc classé au Patrimoine mondial comprend 300 sculptures monumentales stylisées…
