Gruyère: la crème de la crème

La région, chargée de tradition et réputée pour sa production de fromage AOP au caractère affirmé, grâce à son lait unique provenant de vaches nourries dans les prairies luxuriantes, offre une image pittoresque du pays. Un voyage grisant qui nous apprend l’allégresse et réchauffe l’esprit en ce début d’automne.
Géraniums sur le rebord des fenêtres, boîtes aux lettres en bois qui semblent n’accueillir que les bonnes nouvelles, rideaux en dentelle, fanions colorés, bruissements de fontaine et vocalises de coqs de bruyère… Il faut dire que Gruyères avait mis le paquet ce jour-là. Dans le village médiéval, situé dans le canton de
Fribourg, il y régnait une ambiance féerique d’un autre temps. Sans doute, une question de lumière, du tap-tap des pavés foulés, d’air frais et d’arômes gourmands embaumants la rue du Bourg menant à la Chapelle à Calvaire.
SAVEURS ET GOÛTS DES PÂTURAGES
À l’auberge de la Halle, on y délivre les grands classiques qui pulsent avec le terroir : soupe de chalet consolante, fondue au vacherin à partager après une assiette de charcuterie, röstis qui dépotent ou macaronis d’alpage qui remontent le moral comme un tire-fesses un jour ensoleillé d’hiver. Pour le dessert, on craque évidemment pour le pot de double crème onctueuse et ses fruits rouges. Là, dans la salle à manger tout en bois où l’on entre en poussant la lourde porte, on y apprend la convivialité, la générosité, une grammaire culinaire qui sait contrer les grands froids d’un tour de main. L’établissement donne envie de s’emmitoufler dans les couvertures duveteuses en terrasse, faire du crochet, plonger dans le paysage aux variations orangées, siroter un verre de blanc, lire des livres ou faire une partie de Monopoly. Tout y est simple. L’atmosphère donne la sensation d’une journée accomplie et juste.
LE CHÂTEAU DE GRUYÈRES : DÉPART IDÉAL POUR UNE PROMENADE VÉGÉTALE
Au sommet de la colline, l’imposant Château de Gruyères, ancienne demeure des comtes, fondé au cours du XIIIe siècle. C’est le deuxième château le plus visité de Suisse après le Château de Chillon et permet de plonger dans plus de huit siècles d’Histoire locale qui fut passablement mouvementée : Michel, le dernier comte de Gruyères, dut faire face à des difficultés financières et fût contraint de vendre le château en 1554 aux villes de Fribourg et de Berne qui se partagèrent les terres. Pendant plus de 200 ans, le château fut le siège des baillis fribourgeois, puis la résidence des préfets jusqu’en 1848. Un an plus tard, il devint la propriété des familles genevoises Bovy et Balland, qui s’occupèrent de la restauration du site avec
leurs amis artistes. En 1938, l’État de Fribourg racheta le château et y fonda un musée.
Les extérieurs offrent de superbes vues sur la région et encouragent les promeneurs à s’aventurer dans la vallée préservée du Sentier des Comtes qui parcourt l’Intyamon. Pour ce faire, on rejoint l’Église Saint-Théodule avant d’emprunter la Charrière des Morts. On atteint alors Saussivue et la forêt de Chésalles. Les réjouissances se poursuivent en direction de la Fin de Chenau sur les hauts du village d’Enney et près de l’Oratoire de Léchire. En dessus de Villars-sous-Mont, une halte est bienvenue pour admirer la Chapelle rose de Notre Dame Auxiliatrice, datant de 1897, typique de l’architecture néo-gothique.
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